Le 14 octobre 2025 marquera la fin officielle du support de Windows 10 (article du 30 juin 2025 :https://cyber-lid.com/fin-du-support-gratuit-de-windows-10-2025/« . A partir de cette date, Microsoft ne proposera plus de nouvelles mises à jour ni de correctifs de sécurité pour l’OS. Pour beaucoup, cette échéance soulève une seule question : « Comment rester protégé ? » Le programme Extended Security Updates (ESU) est censé répondre à cette problématique. Mais, derrière les annonces, la « gratuité » n’est qu’un mot partiellement vrai — et soumis à conditions strictes selon que vous soyez un particulier ou une entreprise. Explorons ensemble ce qu’on peut réellement attendre. Qui peut donc bénéficier des mises à jour de sécurité prolongées pour Windows 10 ?
I. Le programme ESU : prolonger la sécurité après la fin de support
Le programme ESU (Extended Security Updates) est une solution que Microsoft propose pour continuer à fournir des mises à jour critiques après la date de fin de support standard de Windows 10.Il s’agit uniquement de correctifs de sécurité (failles critiques, importantes), pas de nouvelles fonctionnalités ou de support technique complet.
Pour les organisations, l’ESU est traditionnellement un service payant : la première année commence autour de 61 USD par appareil, avec des coûts qui augmentent en renouvelant les années suivantes, et une limite maximale de trois ans d’extension. En parallèle, chaque machine doit répondre à certains prérequis (notamment être à jour de la version 22H2) pour pouvoir s’inscrire au programme.
Ainsi, pour une entreprise, l’ESU est moins une « faveur » qu’un coût inévitable si on ne peut migrer immédiatement vers un système plus moderne.
II. La nouveauté : gratuité “conditionnelle” pour les particuliers en Europe
A. Un tournant imposé par les régulateurs
Face aux critiques sur le fait de lier la sécurité à des services payants ou des contraintes, Microsoft a recentré son offre dans l’Espace économique européen (EEE / EEA). Désormais, les utilisateurs grand public dans ces pays pourront bénéficier d’un an de mises à jour ESU gratuitement — sans avoir à activer systématiquement la sauvegarde cloud comme condition. Cette décision fait suite aux pressions d’associations de consommateurs (notamment Euroconsumers) et régulateurs, qui ont dénoncé des conditions abusives.
Mais attention : cette “gratuité” ne signifie pas absence de contraintes.
B. Conditions et pièges autour de la gratuité
Même en Europe, un compte Microsoft (MSA) reste requis pour s’inscrire au programme ESU. De plus, ce compte doit être utilisé pour se connecter au moins une fois tous les 60 jours, sinon l’accès à l’ESU sera interrompu et il faudra se ré-inscrire.
Microsoft a confirmé cette exigence pour éviter que des utilisateurs s’inscrivent, puis reviennent rapidement à un compte local.
Dans l’EEE, Microsoft a également supprimé l’obligation d’activer Windows Backup ou de synchroniser les paramètres avec OneDrive — conditions auparavant imposées pour obtenir l’ESU gratuitement.
Autre limite : cette gratuité ne s’applique que pour une durée d’un an — jusqu’à octobre 2026. Après cela, les utilisateurs devront migrer ou accepter de rester sans correctifs officiels.
Enfin, en dehors de l’Europe, les conditions restent plus strictes : ceux qui veulent l’ESU doivent souvent activer la sauvegarde via Windows Backup, synchroniser vers OneDrive, payer 30 USD ou échanger 1 000 Microsoft Rewards.
III. Pourquoi les entreprises sont exclues de cette gratuité
A. Appareils gérés ≠ appareils grand public
Le principal critère d’exclusion est l’environnement géré : si une machine est rattachée à un domaine Active Directory, gérée via MDM/Intune ou intégrée dans une infrastructure IT, elle ne pourra pas profiter du mécanisme “gratuit” réservé aux consommateurs.
Le modèle “gratuit” s’adresse explicitement aux appareils non gérés.
Si une société migre ses devices vers un environnement géré après inscription, cela peut casser l’éligibilité.
B. Le besoin de centralisation et de contrôle
Les entreprises exigent un niveau de contrôle, de traçabilité et de conformité que le programme ESU gratuit ne propose pas : gestion centralisée des licences, reporting, garanties de service, assistance technique, etc. Le modèle consommateur ne répond pas à ces besoins.
C. Le coût inévitable
Pour les organisations, Microsoft continue d’offrir l’ESU payant pouvant s’étaler sur trois ans, avec des tarifs à chaque renouvellement. Les entreprises ne peuvent pas compter sur la gratuité, mais doivent l’intégrer dans leur budget ou accélérer la migration vers Windows 11 ou d’autres solutions plus pérennes.
IV. Vous souhaitez recevoir les mises à jour de sécurité prolongées pour Windows 10 ? Stratégies et recommandations
A. Si vous êtes un particulier ou un utilisateur domestique (dans l’EEE)
- Vérifiez votre éligibilité : votre appareil doit être compatible ESU (version 22H2, etc.).
- Inscrivez-vous dès que possible via l’outil dédié (via une notification ou dans les paramètres Windows 10).
- Gardez votre compte Microsoft actif : connectez-vous au moins tous les 60 jours pour maintenir l’accès aux mises à jour.
- Profitez de cette année “offerte” pour planifier une migration progressive vers Windows 11 ou une alternative viable.
B. Si vous êtes une entreprise, TPE/PME ou organisation gérée
- Ne vous fiez pas à la gratuité — commencez à budgétiser l’ESU dès maintenant.
- Évaluez votre parc pour prioriser les machines critiques qui ne peuvent migrer immédiatement.
- Planifiez la migration vers Windows 11 ou vers des solutions cloud/virtuelles le plus tôt possible.
- Pour les environnements hybrides (Azure, VMs, Windows 365), vérifiez si certaines machines bénéficient déjà d’ESU inclus sans coût supplémentaire.
- Communication claire avec les parties prenantes internes : sécurité, conformité et budget doivent être alignés.
Conclusion
La promesse d’un an de mises à jour de sécurité prolongées offertes pour Windows 10 dans l’EEE constitue un geste notable de Microsoft, résultant de pressions réglementaires. Mais cette gratuité est loin d’être universelle — elle est encadrée par des conditions strictes (compte Microsoft, réauthentification, durée limitée) et n’est pas applicable aux environnements professionnels ou gérés.
Pour les particuliers en Europe, c’est une opportunité d’acheter du temps : une année pour rester protégé et préparer une migration. Pour les entreprises, c’est un avertissement : il n’y a pas de gratuité pour vos machines critiques — agir tôt est essentiel pour sécuriser la transition.
🔗 Sources officielles Microsoft
Fin du support de Windows 10 (site Microsoft France) — Microsoft France :
https://www.microsoft.com/fr-fr/windows/end-of-support
Programme ESU (Mises à jour de sécurité prolongées) – Microsoft Learn en français :
https://learn.microsoft.com/fr-fr/windows/whats-new/extended-security-updates
Activer les Mises à jour de sécurité étendues (ESU) – Microsoft Learn (français) :
https://learn.microsoft.com/fr-fr/windows/whats-new/enable-extended-security-updates
Windows 10 Support prend fin le 14 octobre 2025 – support Microsoft France :
https://support.microsoft.com/fr-fr/windows/windows-10-support-prend-fin-le-14-octobre-2025-2ca8b313-1946-43d3-b55c-2b95b107f281
Ce que signifie la fin du support de Windows pour Office / Microsoft 365 – Microsoft Support France :
https://support.microsoft.com/fr-fr/office/ce-que-signifie-la-fin-du-support-de-windows-pour-office-et-microsoft-365-34e28be4-1e4f-4928-b210-3f45d8215595
Windows 10 Professionnel – Microsoft France : fin des mises à jour gratuites après 2025 :
https://www.microsoft.com/fr-fr/windows/business/windows-10-pro
News Microsoft (EMEA) en français – annonce ESU / transition Windows 11 :
https://news.microsoft.com/source/emea/2025/06/protegez-votre-environnement-avec-windows-11-les-copilot-pc-et-windows-365-avant-la-fin-du-support-de-windows-10/?lang=fr
